En binôme avec Laysla Araujo

​

Construite au XVIIe siècle avec son parc et ses dépendances, la villa Muggia a été modifiée par l'architecte rationaliste Piero Bottoni dans les années 1936-38. En ruine depuis la guerre, elle a conservé une partie de son décor intérieur de mosaïques, le parc a toutefois perdu une grande partie de son intégrité.

​

La question que l’on peut se poser maintenant est : Comment mettre en valeur ce patrimoine qui inclut à la fois un parc, une villa, des mémoires stratifiées et ce temps contenu? Que faire de cet héritage? Le projet tentera d’y répondre en deux grandes idées.

​

Première idée - Inverser le parcours

​

La villa a « perdu la face », c’est pourquoi la première proposition sera d’inverser le sens de découverte du site. La reprise de l’allée de représentation qui ne représente plus rien serait un contresens. Une nouvelle entrée est donc proposée afin de montrer les façades ayant conservés leur intégrité. C’est un nouveau parcours qui, tout en maintenant l’axe Est-Ouest de Bottoni, offre l’avantage d’une accroche territoriale. La nouvelle entrée s’opposant à celle d’origine va inviter à visiter la périphérie et, donc, à découvrir dans un premier temps le paysage faisant partie de la mémoire du lieu. Le prisme du dispositif permet un aller-retour de la découverte du territoire environnant vers la villa, puis de la villa vers le grand paysage.

​

Deuxième idée : Révéler les identités du site à la fois composantes historiques (le plateau) et topographiques

​

Construire à côté de la villa, par la proposition de nouveaux bâtiments réactivant l'idée de dépendances, fonde la problématique de l'intervention autour d'un programme qui répond à la démarche Slowfood – un centre d’apprentissage viticole comportant lieu d’enseignement, accueil au public, production et logement. Épousant les limites topographiques du plateau, l’intervention bâtie couplée à l’ajout de végétation structurante viennent créer un espace mi-clos autour de la villa en s’ouvrant désormais vers Imola contrairement à Bottoni qui venait s’ouvrir sur l’Ouest et une lointaine perspectives cadrée par une allée de pins parasols.

​

« Dans ces mille alvéoles, l’espace tient du temps comprimé. L’espace sert à ça » [Gaston Bachelard]